La résistance est partout + Andy

Ronan venait tout juste de reprendre son service, la soirée commençait à peine. Depuis deux jours, il venait travailler sans plus aucune envie, supportant mal le regard que ses collègues portaient sur lui parce qu'il était suspecté d'appartenir aux rebelles. Il se demandait même comment il pouvait encore avoir le droit de travailler et de participer aux fouilles des appartements des résistants. Enfin, il ne se le demandait pas vraiment, persuadé que tout ceci n'était qu'une façon de s'amuser avec sa famille et de l'humilier. N'était-ce pas ce que les miliciens et le Gouvernement faisaient le mieux avec tous les coupables de crimes ou de délits ? S'acharner sur eux jusqu'à les voir exploser, même pour la moindre bêtise. Il n'y avait rien d'étonnant à ce que certaines personnes décident de rejoindre des mouvements de résistance visant à supprimer cette répression.

Ronan avait à peine poussé la porte du poste de milice que l'un de ses collègues vint le voir, un dossier à la main. Quelqu'un venait tout juste de dénoncer un couple de Supérieur appartenant, soi-disant, à la résistance. C'était la première fois que les Supérieurs étaient directement visés, accusés. La première fois que les seuls coupables - ou victimes - n'étaient pas les Inférieurs. Ronan ne comprit pas de suite pourquoi on venait le voir, lui dire. Enfin, il ne comprenait pas jusqu'à ce que son collègue lui demande d'en parler au chef. Évidemment. Pour les Inférieurs, des miliciens seraient déjà en route pour fouiller l'appartement. Pour des Supérieurs, ils n'avaient reçu aucun ordre et ne savaient pas ce qu'ils devaient faire. C'était certainement plus simple d'envoyer Ronan, déjà au fond et mal vu, demander la fouille d'un appartement de Supérieur. Ce n'était que par lâcheté que son collègue lui demandait, rien d'autre. Alors Ronan s'était saisi du dossier et dirigé vers l'un des bureaux où était le chef de la milice, selon son courageux collègue. Il frappa, mais comme la porte était ouverte, il n'attendit aucune réponse avant de lancer : « Monsieur, des Supérieurs viennent d'être dénoncés comme rebelles... Devons-nous fouiller leur appartement ou souhaitez-vous vous en occuper ? » Que demander d'autre ? Ronan aurait pris grand plaisir à aller fouiller lui-même cet appartement, même s'il détestait ça en temps normal, juste pour avoir le plaisir de faire subir aux Supérieurs ce que les Inférieurs subissaient en permanence. Il aurait même particulièrement aimé que son chef soit visé par cette accusation, même s'il savait que ça n'arriverait jamais. Pourtant, de toutes les personnes présentes ici, il était certainement celui qui le méritait le plus. Si autrefois Ronan jugeait que cet homme méritait du respect, aujourd'hui il ne le respectait plus que par obligation, mais le maudissait intérieurement à chaque fois qu'il le voyait.

Pour la première fois, des Supérieurs venaient d'être dénoncés par d'autres Supérieurs comme étant des rebelles. Ronan ne connaissait rien du dossier, n'ayant pas eu le temps de le lire avant de le présenter au chef de la milice. Il savait simplement que les accusés semblaient être de véritables résistants, ceux qui réfléchissaient aux actions, ceux qui préparaient les actions. Ils n'étaient pas juste de ceux qui les aidaient en donnant des informations ou en les protégeant. « Ce sont les Miller. » Indiqua Ronan après avoir jeté un coup d'oeil au dossier qu'il avait dans les mains. De nom, Ronan ne semblait pas les connaître, peut-être les avait-il déjà vu, mais c'est tout. « Il semblerait qu'ils appartiennent à un groupe préparant des actions violentes contre le Gouvernement, mais je n'en sais pas plus. » avoua-t-il, n'ayant rien lu du dossier, tout en relevant les yeux vers son supérieur. Pour les Inférieurs, il n'y avait pas tant de cérémonies, de questions. Ils étaient accusés ? Leur appartement était fouillé. Les Supérieurs bénéficiaient-ils aussi d'un traitement de faveur, même dans le cas de rébellions ?

Il soutenait son regard, n'attendant qu'une chose : une réponse. Il n'attendait que ça, une réponse pour pouvoir s'échapper ensuite et faire autre chose, loin de ce chef qu'il méprisait désormais. « Non Monsieur, souhaitez-vous que j'envoie quelqu'un les prévenir ? » Ronan n'irait certainement pas lui-même. Il évitait le contact avec ces gens et leurs proches, leurs assistants. Il n'était pas le mieux vu des Inférieurs depuis peu, alors autant éviter de s'approcher d'eux. De toutes façons, Andy était celui qui avait le plus de contact avec le pouvoir et les Gouverneurs, alors peut-être le ferait-il lui-même ?

Le Supérieur se mit debout, se préparant certainement pour se rendre dans l'appartement des suspects. Auraient-ils droit à une fouille ou juste à des questions ? « C'est le... » Ronan se hâtait de chercher l'information, reprenant : « le 101. » Ronan, même s'il n'en avait pas reçu l'ordre, supposait qu'il devait suivre son chef, alors il le fit. Si l'envie de fouiller les Supérieurs le tentait, il n'avait pas spécialement envie de devoir travailler avec son chef aujourd'hui. Ronan alla demander à l'un de ses collègues de les suivre, le premier qu'il croisa, en réalité. « Il arrive dans une minute. » lâcha Ronan en revenant près de son chef. « Je... Est-ce qu'il serait possible que... Voulez-vous que je me fasse remplacer par quelqu'un ? » Il connaissait la réponse d'avance, mais il demandait quand même. Aucun des miliciens ici n'était là pour faire ce qu'il avait envie de faire, ils obéissaient et faisait leur travail, c'était tout. Il espérait, au fond de lui, que son supérieur préférerait ne pas faire de fouilles avec un homme suspecté de résistance. Pourtant, il savait bien qu'il venait de poser une question plus qu'inutile et regrettait presque de l'avoir posé.

Encore une fois, Ronan ne pouvait pas répondre très précisément aux questions de son chef. Il savait simplement que d'autres Supérieurs les avaient dénoncés, mais il ignorait leur nom. Il suffisait simplement de lire le dossier qui contenait obligatoirement toutes les informations sur ceux qui ont dénoncés, comme la procédure le demandait. « Par d'autres Supérieurs, oui. Des voisins. » Précisa-t-il, sans pouvoir donner de noms.

Ronan ne cessait de se demander l'intérêt de poser autant de questions. Lorsqu'il avait participé aux fouilles des appartements de certains Inférieurs, il n'y avait pas eu autant de questions. Les noms avaient été ajoutés sur les listes, les fouilles avaient été effectuées. Rien de plus. Forcément, Andy appartenait à cette classe, il était un Supérieur et cherchait certainement à protéger les siens. Ils étaient déjà protégés de bien des façons alors, dans le fond, Ronan n'en était pas plus étonné que cela.

Le fait de ne pas vouloir prévenir les Gouverneurs immédiatement, n'était-ce pas une preuve de plus ? Pourquoi attendre alors que pour d'autres, la présomption d'innocence n'existait même pas ? Un Inférieur accusé était un Inférieur coupable. Un Supérieur accusé était un Supérieur présumé innocent. Voilà toute la différence entre ces deux groupes. Voilà toutes les inégalités que semblaient combattre les résistants. « Bien, Monsieur, c'est comme vous voulez ! » lâcha Ronan, retenant autant que possible le dégoût dans sa voix, face à tant d'inégalités. Il espérait simplement que tout ça ne lui retombe pas dessus, qu'il ne soit pas accusé de cacher des choses au Gouvernement. Il ne manquerait plus que ça à la longue liste de toutes ses erreurs.

Après avoir demandé à l'un de ses collègues de les accompagner, Ronan demanda à son supérieur s'il voulait qu'il soit remplacé. En effet, Ronan savait qu'il n'était plus très apprécié par ses collègues. Il savait qu'il était considéré comme un possible traître. La réponse d'Andy surprit Ronan, mais il ne laissa rien paraître, essaya du moins. Il n'ajouta rien, les mots de son supérieur étant clairs et ne laissant possibilité à aucune discussion.

Les deux miliciens suivirent le chef de la milice, en silence dans un premier temps, à travers les couloirs des Inférieurs pour rejoindre le couloir des logements des Supérieurs. Au bout de quelques minutes, Ronan se décida enfin à parler. « Comment devons-nous procéder ? » Fouiller directement, ou pour cela aussi, les Supérieurs avaient un traitement de faveur ? « Devons-nous fouiller directement comme pour les Inférieurs, ou souhaitez-vous les interroger d'abord ? » Insista-t-il bien sur la comparaison avec les Inférieurs, même si ce n'était pas forcément une bonne idée de s'amuser à ça avec un Supérieur. « Les connaissez-vous ? » ça ne le regardait absolument pas et il méritait totalement qu'on lui demande de se taire, mais Ronan ne trouvait pas cela normal que la fouille soit dirigée par quelqu'un qui pouvait les connaître personnellement. Bien sûr, il ne le dirait pas directement, mais il posait la question, parce que de toutes façons, il était déjà vu de bien des façons, alors autant ne plus se priver de poser ses questions.

Ronan était resté silencieux une partie du chemin qui les séparait de l'appartement des Supérieurs. Il ignorait comment cette fouille allait se passer. D'ailleurs devaient-ils fouiller ? Andy préférait-il procéder autrement avec eux, en leur posant, par exemple, d'abord des questions ? Après tout, il semblait bien partie pour favoriser ces Supérieurs, même s'ils étaient accusés de trahison. Alors pourquoi n'auraient-ils pas d'autres traitement de faveurs ?

Finalement, il s'était décidé à poser la question. Pour faire ce qu'on attendait de lui, il devait savoir ce qu'il devait faire. Mais Andy ne répondit pas, éludant la question. Tout comme la suivante d'ailleurs. Ronan voulait savoir si son supérieur connaissait cette famille, mais il semblerait qu'il n'obtiendrait aucune réponse. Certainement voulait-il se protéger d'être jugé ? Ou alors, il jugeait tout simplement que ça ne regardait pas Ronan. Ce dernier n'insista pas. Il savait très bien qu'il n'avait pas à le faire.

Il se contenta alors de répondre à la question de son chef, après avoir jeté un coup d'oeil à son collègue. « Non Monsieur, elle semble introuvable. » sauf que dans une Arche, perdue au milieu de l'espace, il n'y avait pas un million d'endroits où elle avait pu disparaître. « Elle a forcément des complices qui la cachent. Nous sommes en train de faire la liste de toutes les relations qu'elle a eu sur l'Arche. Amis, collègues et connaissances. » L'enquête n'avançait pas bien vite. Les miliciens étaient débordés avec tous les derniers événements et ils n'étaient pas assez nombreux pour tout gérer comme il le fallait. Même si cette fille faisait partie des priorités.

Les trois miliciens arrivèrent enfin devant la porte de l'appartement à fouiller. Le chef de la milice frappa. La femme vint rapidement ouvrir et à voir son visage, Ronan se disait qu'il était presqu'inutile de fouiller pour prouver sa culpabilité. Sans un mot, les miliciens entrèrent et suivirent les ordres. Les deux hommes se dirigèrent dans la chambre à coucher du couple, pour commencer. Ils retournaient tout sur leur passage, inspectant chaque coin. Chaque recoin. Ronan pensait que fouiller chez les Supérieurs lui donnerait une certaine satisfaction. Ce n'était pas le cas. Fouiller chez eux ou chez un Inférieur, la réalité était la même : ils détruisaient l'intimité, la vie privée. Il ne supportait plus de devoir faire tout ça, mais devait le faire parce qu'il n'avait pas le choix, parce qu'il devait obéir. Il devait obéir pour espérer donner un avenir à Emma et Arthur. Emma serait tellement déçue de le voir fouiller encore. Il essayait de chasser ces idées de son esprit tout en ressortant de la chambre. « Rien dans la chambre. » Indiqua-t-il avant de se rendre dans la deuxième chambre.

Il commença à fouiller et, bien rapidement, ses yeux se posèrent sur une pile de dossiers. Il s'empressa de les prendre pour retourner dans la pièce principale, laissant son collègue continuer la fouille. « Ces dossiers pourraient contenir des informations... Ce sont des dossiers classés, je n'ai pas l'autorisation de les lire. » Indiqua Ronan en les tendant à son Supérieur. A l'intérieur de ces dossiers, qui ne devaient certainement pas être sortis de leur place en temps normal, se trouvaient peut-être des informations sur la résistance. Peut-être les dossiers étaient ici uniquement pour travailler dessus, en dehors des heures de travail, comme certains faisaient fréquemment sur l'Arche, emportant du travail chez soi. Et en même temps, quel meilleur endroit que de cacher des preuves dans un endroit si évident, au milieu d'une pile de dossier qu'on supposait certainement qu'ils ne seraient pas fouillés en détail ? « Dois-je fouiller dans ces dossiers moi-même ? » demanda-t-il l'autorisation, ne souhaitant pas mettre son nez là où il n'avait pas le droit.

Les informations concernant la fugitive étaient limitées. Elle semblait s'être volatilisée dans l'Arche. Elle avait forcément des complices, et c'était donc sur ses relations que les miliciens se concentraient actuellement. Le chef posa une nouvelle question qui étonna Ronan. Personne ne le mettait donc au courant de rien ? « Personne ne vous a prévenu ? » Lâcha-t-il, étonné. Soit quelqu'un cachait volontairement les informations au chef de la milice, soit celui qui s'occupait de prévenir Andy était un incompétent. Ronan ne voyait pas beaucoup d'autres solutions. « Les caméras ont été coupées durant plusieurs minutes. Pour le moment, impossible de remonter à celui qui a fait ça ! Et donc impossible de suivre les mouvements de la suspecte ! » Le plan était bien préparé. Aucun doute sur le fait qu'il avait été longuement réfléchi. Néanmoins, personne n'abandonnerait avant de l'avoir retrouvé, elle avait tout de même saboté l'Arche.

Les trois miliciens arrivèrent enfin à l'appartement du couple Miller. Sans attendre, une fois la porte ouverte, Ronan et son collègue, Jim, s'étaient rendus dans la première chambre pour fouiller tandis que leur chef surveillait les suspects. La première chambre était vide. Rapidement, ils s'attaquaient alors à la deuxième. En quelques minutes seulement, Ronan était tombé sur une pile de dossiers. Ces dossiers venaient très clairement de ceux qui étaient classés comme confidentiels. Personne, ou presque n'y avait accès en dehors de quelques personnes importantes de chez les Supérieurs. Sans attendre, Ronan amena les dossiers à son supérieur. Il n'avait pas l'autorisation de les lire et ne souhaitait pas avoir de problèmes parce qu'il les avait ouvert.

Un simple regard vers le couple et il comprit. A leur posture, à l'expression de leur visage. Ils étaient tendus et savaient certainement que les miliciens venaient de mettre la main sur des preuves les condamnant. Son chef lui donna l'autorisation de lire les dossiers et lui demanda même de lire à voix haute. Un instant, il hésitait sur ce qu'il devait faire précisément. Il posa alors la pile de dossier sur la table qu'il débarrassa d'un coup de bras. Il se mit en recherche de chaque titre de dossier pouvant apporter des preuves de leur culpabilité. Comment après ça Ronan pourrait être encore accusé de faire partie de la résistance ? « Liste des appartements » commença-t-il en lisant le titre du premier dossier. A priori, rien qui ne pourrait les accuser. Ronan jeta un coup d'oeil rapide dans le dossier, mais il ne semblait rien y avoir mettant en avant leur culpabilité, il passa donc au deuxième dossier. « Les écoles. » Encore une fois rien. Il passa donc à un troisième dossier. « Communication. » Dans le cas de l'enquête, c'était déjà bien plus intéressant. Ronan ouvrit le dossier, cherchant ce qu'il contenait et en lisait certaines parties. « Système de communication... Fonctionnement... Mise en route et arrêt du système... Il y a tout le fonctionnement du système de communication, certainement pour pouvoir le détruire plus facilement, non ? » Demanda-t-il en levant les yeux vers le couple ! Laissant ce dossier de côté, il en attrapa un autre. « Il y a la copie du dossier de Parker... Tout ce qu'on a transmis aux Gouverneurs jusqu'à maintenant, tout est là ! La liste des premiers suspects, ses crimes, les endroits visités, ceux où elle pourrait se cacher... » Il continuait et ouvrait le dernier dossier qui ne contenait aucun titre. « Ce n'est pas quelque chose d'officiel... C'est... Je ne sais pas... On dirait un emploi du temps de trois personnes. Aucun nom, juste des initiales : T., L., G. » Ronan ne faisait pas tout de suite le lien avec les Gouverneurs, il ne comprenait rien à ce dossier. « Lundi. 7h30, T. sort de son appartement... 8h., arrivé à son bureau. et ça continue comme ça sur des pages et des pages, c'est incompréhensible... Il y a des lettres aussi, mais rien de clair. » à aucun moment il ne supposait que toutes ces informations pouvaient servir à un coup d'Etat. « Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? Il est inutile de mentir, personne ne sort de dossiers confidentiels pour les cacher dans une chambre. Mentez et vous aggravez votre cas ! » Demanda-t-il aux suspects tout en amenant les deux derniers dossiers à Andy pour qu'il y jette un coup d'oeil lui-même. Avec ce qu'ils venaient de trouver, des Inférieurs auraient directement été condamnés à mort, mais eux, le seraient-ils ? Peut-être, mais certainement pas de suite. Les miliciens et les gardiens de prison devraient certainement en tirer le plus d'informations possible avant qu'ils ne soient jugés : des noms, des informations sur le but de tout ça, ce qu'ils avaient prévu de faire, leurs complices... Dans leur cas, garder le silence était peut-être la meilleure option. Ils avaient l'avantage d'être des Supérieurs et certainement d'être considérés comme plus utiles et ayant plus d'informations à fournir. Ils étaient plus utiles vivants que morts.

Ronan ne comprenait pas comment son supérieur ne pouvait pas être au courant pour cette histoire de caméras. L'affaire n'avancerait pas facilement si des détails de cette dernière se perdaient entre les miliciens. « Il semblerait que non, mais les techniciens essayent toujours. » lança-t-il. Certains travaillaient encore sur ça, la surveillance. En effet, c'était la chose la plus simple pour retrouver la suspecte. Si quelqu'un réussissait à récupérer des informations à ce propos, l'enquête serait plus facile à mener.

Ronan avait fouillé avec l'aide de son collègue la première chambre, qui était vide. En s'attaquant à la deuxième, il était tombé sur une pile de dossiers cachés. Son supérieur lui avait donné l'autorisation de les lire, ce qu'il fit, à voix haute. Il y avait des dossiers qui, en apparence du moins, semblaient sans importance avec leur enquête. En revanche, d'autres paraissaient bien plus intéressant comme celui du système de communication des autorités, la copie du dossier de Parker ou encore ces informations étranges auxquelles Ronan ne comprenait rien.

Après avoir feuilleté très rapidement tous les dossiers, Ronan apporta les plus importants au Supérieur pour qu'il y jette un coup d'oeil. En même temps, il s'adressait aux suspects qui préféraient ne rien dire. Ils venaient certainement de comprendre qu'à partir de ce jour, les choses allaient être compliquées pour eux. Ils allaient être arrêtés, interrogés et certainement condamnés à mort.

Le Supérieur déclara à ces semblables qu'ils étaient en état d'arrestation. Entre temps, Jim avait rejoint son collègue et son supérieur, n'ayant rien trouvé de plus dans la chambre. Avant d'agir, parce que c'est ce qu'il devait faire désormais, il écouta le chef. « Monsieur, voulez-vous que je m'occupe de ces dossiers ? » Parce que Ronan l'avait bien vu ce nom. Il n'avait pas tellement travaillé sur le dossier Parker parce que personne ne lui faisait confiance et on lui confiait peu de choses. Sauf qu'en feuilletant le dossier, il avait vu le nom de son supérieur. Il ignorait ce qu'il y était dit, ou à quelle fréquence il était cité, mais il l'avait vu. Et s'il pouvait avoir accès à ce dossier pour détruire son supérieur, il le ferait sans aucune hésitation comme lui avait détruit sa vie en l'ajoutant à la liste des suspects. Parce que dans l'esprit de Ronan son supérieur n'y était pas pour rien s'il se retrouvait suspect. « Ne voulez-vous pas les interroger immédiatement ? » Demanda-t-il en attrapant l'un des suspects pour l'emmener, tandis que son collègue s'occupait de l'autre. Devaient-ils les emmener en prison ou en salle d'interrogatoire ?