Orion BLACKBURN

La lumière du jour réchauffait le visage d'un garçon de 6 ans, les reflets de ses cheveux blonds chatoyants rappelant le champ de blé situé à quelques mètres derrière lui. Il rait tout en courant après un papillon qui semblait bien décidé à lui échapper pour aujourd'hui. Mais, un papillon vous me direz ?? Et oui. Oh, pas que c'était le genre d'insectes qui faisaient partie de ceux soigneusement choisis par les scientifiques pour former l'échantillon d'espèces vivantes terriennes essentielles au développement et à l'épanouissement de la vie humaine sur une planète alien... Non. Mais il y avait toujours des imprévus dans chaque mission et chaque aventure, et les cocons et larves de papillons sur les premiers plans cultivés sur l'Arche semblaient en faire partie. Il s'était avéré que leur présence avait même participé à la fertilité des sols et des cultures.
Ce fameux papillon voletait donc dans le faux-ciel des lieux de production, et petit à petit, s'éloigna vers le haut, hors de portée du blondinet. Celui-ci continua de regarder vers son jouet inatteignable, une moue adorablement boudeuse désormais accrochée à ses lèvres.
« Orion ! »
Le petit garçon tourna la tête vers la source de l'appel. Lorsque son regard se posa sur la jeune femme qui l'avait hélé, sa moue boudeuse fut alors magiquement balayée par un large sourire. Le petit Orion couru sur la terre battue de l'espace d'élevage en direction de la grande brune, pour se jeter sur elle et l'enserra de ses petits bras.
« Maman !!! »
Il la regarda et allait lui raconter comment cela faisait au moins un million d'années qu'il la cherchait (si si pour vrai!) mais il fut stoppé par sa réponse :
« Voyons Orion, tu sais bien qu'il ne faut pas m'appeler comme ça. C'est Tatie... »
Mais malgré le regard doux et aimant de sa tante, le cœur du petit garçon ne put s'empêcher de se serrer. Bien sûr, il savait qu'il n'était pas sensé l'appeler comme ça, il savait très bien qu'elle n'était pas sa mère, et ce n'était pas faute de le lui rappeler quasiment chaque jour. Mais sa mère, après tout, il ne la connaissait même pas.
Après la peine, puis la déception, ce fut la colère qui emplit son cœur d'enfant.
« Mais j'en ai marre moi ! Je veux une maman ! Je veux être comme les autres !!! »
Sa tante souffla, un air de compassion sur le visage. Orion ne savait pas encore ce qu'était la compassion, ce que cela voulait dire, et ce que cela faisait ressentir. Tout ce qu'il savait, c'est que ça le rendait encore plus en colère lorsqu'un grand le regardait de cette manière.
« Je sais bien mon chéri... » puis elle s'accroupit face à lui, et ajouta tout en lui caressant le visage « Mais tu sais, être différent ce n'est pas une mauvaise chose, il faut même en être fier, tu sais tes parents... »
Il savait très bien ce qu'elle allait ajouter. Elle allait ajouter ce qu'elle lui avait raconté maintes et maintes fois : que ses parents étaient des héros, qu'ils faisaient partie des scientifiques qui allaient permettre à la race humaine toute entière de survivre, qu'il fallait être fier, et surtout, être patient, car un jour, oui un jour, elle en était sûre, ils se retrouveraient tous.
Mais qu'est-ce que tout cela pouvait bien représenter pour un enfant de 6 ans ? La seule chose qui comptait à cet instant présent, c'était qu'il était différent, et qu'il n'avait pas de parents. Qu'on se moquait de lui à l'école, et qu'il était mis à l'écart.
Il ne put alors s'empêcher d'exploser, de sa petite voix colérique et aigüe :
« Mais tu comprends rien !!! »
Et se dégagea de son étreinte, pour partir en courant vers les champs de blés, qui allaient faire le meilleur des points de fuite puis de cachette.

Ces éclats de colère, il les avait eu dès le plus jeune âge, et ils ne le quittèrent pas par la suite. Orion fut élevé par sa tante, qui travaillait comme ouvrière agricole au sein de l'Arche. Ce sont les parents d'Orion qui leur avait sécurisé une place à bord. Mais ils n'avaient pas réussi à leur sécuriser une place au rang des supérieurs apparemment... Orion s'était souvent fait la réflexion : à quoi bon avoir des "héros" comme parents, si ce n'était même pas pour pouvoir en profiter par la suite. D'ailleurs lui, en tant qu'enfant quasi orphelin, ne méritait-il pas d'être traité au rang qui lui était dû, en tant que fils des deux scientifiques les plus intelligents et importants qui avaient existé au Dôme Angleterre ?
Apparemment non.
Jusqu'à son adolescence, sa tante avait réussi à cultiver chez lui un respect et une admiration (parfois sans bornes) envers ses géniteurs. Mais lorsqu'il atteint 16 ans, après des années d'un silence complet de leur part - même lors des communications officielles entre les deux vaisseaux - et après la réalisation brutale qu'il ne pourrait jamais aspirer à être plus qu'un inférieur ; Orion ne vit plus en ses parents que des êtres aux aspirations ambitieuses qui n'avaient eu que faire d'un enfant, qu'ils avaient décidé de laisser derrière eux. Le jeune Orion avait tu ses origines.
A la colère d'avoir été laissé pour compte et abandonné, s'ajoutait donc la colère de n'avoir pas eu ce qu'il méritait, et pour couronner le tout, s'ajouta celle de ne pouvoir accéder au métier qu'il voulait. Sa naissance elle-même l'avait condamné à une condition qui ne lui suffisait pas.
Ce n'était pas faute d'être intelligent. Au contraire, il était le meilleur de sa classe. A l'âge de 11 ans, ils avaient commencé à apprendre tout d'abord la physique et la mécanique, et depuis lors cela n'avait cessé de le fasciner. Il pouvait passer des heures à démonter des systèmes, à les étudier, les analyser, puis les remonter. Il avait même contribué à certaines améliorations sur les tablettes de ses camarades de classe, et il était celui vers qui tout le monde se tournait dès qu'ils avaient un soucis technique ou de casse.
De manière cruellement ironique, ce fut son intelligence et ses capacités qui, combinés à son attrait pour les défis et le contournement des règles, l'empêchèrent d'accéder au fameux rang Supérieur.
Vous vous rappelez que je vous disais que le jeune Orion parvenait même à améliorer certains systèmes, dont ceux des tablettes de ses camarades... Et bien à l'âge de 12 ans, il avait réussi à développer un jeu de course en ligne qu'il avait installé sur les fameuses tablettes. Au début il l'avait installé seulement pour ses amis, mais l'info s'était ébruitée, et ç'avait été plusieurs classes entières qui jouaient avec quelques semaines plus tard. Bien entendu, souvent pendant les cours. Vous imaginez sans aucun doute la suite : les professeurs avaient été au courant, et il n'avait pas fallu chercher longtemps pour trouver le coupable. Orion Blackburn s'était vu exclu pendant deux semaines et avait reçu un avertissement. Cela lui était bien égal, mais ce qui ne lui était pas, était ce qu'il s'était passé quelques mois plus tard, lors du choix de l'élève de rang inférieur qui deviendrait supérieur. Tout le monde était persuadé que cet élève allait être lui. Orion Blackburn, plébiscité par ses professeurs, qui avait les meilleurs résultats, et de loin, de tous les élèves. Mais cette infraction au règlement avait laissé une tâche indélébile sur son parcours... et ce fut un autre qui fut choisi.

Orion mis longtemps à s'en remettre. Et cet épisode n'aida pas à le rendre plus sage. Bien au contraire : il avait perdu toute perspective d'évolution, alors que pouvait-il lui arriver de pire désormais ?
Il grandit pour devenir un jeune homme qui d'apparence était resté cet élève parfait et citoyen modèle en devenir, mais en réalité, dès qu'il pouvait contourner les règles et le système, il le faisait.
Il vécu jusqu'à ses 23 ans avec sa tante, qu'il aimait comme une mère. Il était d'ailleurs du genre très (trop?) protecteur envers elle. L'admiration qu'elle avait pour les parents d'Orion était pour lui signe de candeur et de naïveté, et il ne lui en tenait plus rigueur. Lui-même s'il l'avait pu, aurait aimé garder cette image idyllique ; image qu'il avait arrêté d'essayer de détruire auprès de sa tante à partir du moment où il était devenu un homme.
La colère qu'il avait autrefois envers ses parents était certes toujours là, mais il avait appris à la camoufler avec des sourires et des silences. Et puis désormais sa tante, sa très chère tante, était malade. Elle avait développé un cancer de la peau. Et les soins étaient devenus extrêmement compliqués : ils n'avaient jamais assez de médicaments. Alors pour trouver les médicaments, Orion s'échine au travail, et propose ses services de technicien réparateur à tous ceux qui en ont besoin : tant qu'ils ont des crédits, ou peuvent lui donner de quoi échanger contre des médicaments, il est preneur.

*CLONK*

Orion fronça le nez et s'arrêta net. Tous les sens en alerte, les yeux fixés dans le vide, il passa de longues secondes à écouter les sons qui résonnaient dans le couloir désert. Mais à part de très lointains bruits de systèmes électriques, rotateurs, et moteurs en tous genres, cette partie de l'Arche ne semblait abriter âme qui vive. Il soupira lentement par le nez, soulagé, laissant ses muscles se détendre à nouveau, et il attrapa la clé à cliquets qu'il venait de faire tomber. Il entreprit à nouveau de desserrer les écrous qui, une fois enlevés, allaient lui permettre d'accéder au système d'ouverture et de fermeture de la porte d'entrée de l'appartement 257.
C'était un travail qu'il avait accepté la veille - à contrecœur certes, mais qu'il avait accepté quand même. Sa tante était de nouveau très mal, et à cause de son traitement, elle souffrait beaucoup. Il ne supportait pas de la voir comme cela ; elle avait besoin de ses médicaments dérivés d’opioïdes. Et l'homme qui était venu le voir était prêt à lui en fournir, en échange de cette "faveur", comme il l'avait appelé : il voulait qu'Orion aille saboter l'entrée de l'appartement d'une autre famille du rang inférieur. C'était bien évidemment totalement illégal, et il fallait le faire de nuit : Orion risquait donc double peine. Mais comme on disait, le jeu en valait la chandelle. Il essayait simplement de ne pas penser au fait que, ce qu'il était en train de faire allait totalement ruiner les chances d'un jeune Inférieur de passer au rang Supérieur lors de ses 13 ans.
C'était à cela qu'il pensait : ce n'était pas son problème, ce n'était pas son problème, ce n'était pas...
« Qu'est-ce que vous faites ici ?? »
Son cœur s'arrêta de battre. Et merde ! Comment avait-il pu se faire prendre de la sorte ?! Il se retourna, outils à la main et s'apprêtant à sortir le baratin qu'il avait déjà prévu, au cas où. Mais son regard ne tomba pas sur des miliciens en patrouille, contrairement à ce à quoi il s'attendait. Non, son regard se posa à la place sur une jolie brune. LA jolie brune. Celle qu'il avait rencontré il y a quelques mois en lui réparant sa tablette de travail, et qui depuis n'arrêtait pas de s'introduire dans ses pensées. Il s'était même surpris à retourner plusieurs fois dans des lieux qu'il ne fréquentait pas habituellement, juste parce qu'il savait que elle, y allait.
« Juste une réparation Mademoiselle Lewis. » lui dit-il avec un air faussement innocent, et un sourire sincère.
Ç’aurait été insulter l'intelligence de la jeune femme que de penser qu'elle allait gober ça, mais qui ne tente rien à rien. Et à vrai dire, que pouvait-il dire d'autre ? Pas la vérité ça c'est certain.
Bien entendu, elle haussa les sourcils tout en croisant les bras sur son torse, langage corporel universel signifiant qu'elle ne croyait pas un traître mot de ce qu'il venait de dire.
Orion fit tournoyer sa clé à cliquets et se releva.
« Qu'est-ce que vous voulez, je suis indispensable, surtout au milieu de la nuit. » encore une de ses phrases à double sens qu'il affectionnait particulièrement.
Mais il vit bien que plutôt que de l'amuser, cela eu pour effet de contrarier - et pas qu'un peu - la belle Fantine.
« Vous êtes complètement malade ! Vous vous rendez compte de ce que vous risquez ? Quand je dirai ça... »
Le sang ne fit qu'un tour dans ses veines.
« Et vous trouvez ça normal, vous, qu'on soit interdits de sortir passé 22h ? On n'est ni des enfants, ni des criminels ! »
Sa diatribe avait pour but de changer complètement de sujet, et de jouer la victime afin de noyer le poisson. Certes. Mais la colère qu'il y avait derrière, le sentiment d'injustice, lui, était véridique. Il avait appris dès le plus jeune âge qu'un mensonge ou une histoire efficace nécessitait une part de vérité.
Mais la jeune femme n'eut pas le temps de répondre, car ils entendirent au loin des bruits de pas. Le cœur d'Orion s'emballa. Cette fois-ci c'était bel et bien une patrouille, il en était sûr. Il jeta un regard vers le bout du couloir où ils allaient voir apparaître des miliciens d'ici quelques secondes. Il se sentit alors attraper par le bras, et tiré vers le côté. Fantine le tira vers lui tout en l'intimant à la suivre. Il couru derrière elle. Quelques mètres plus loin, il la vit passer un badge devant une porte, un voyant s'allumer, et la porte s'ouvrir. Elle l'entraîna alors à sa suite dans un espace sombre. A peine la porte avait-elle claqué derrière eux qu'ils entendirent des voix de l'autre côté. La jeune femme plaça sa main sur la bouche d'Orion afin de l'empêcher de parler, et lui chuchota de se taire.
Orion entendait son cœur battre à ses oreilles tandis que les voix se rapprochaient. L'un des patrouilleurs s'exclama alors, et les voix arrêtèrent d'augmenter de volume, comme s'ils s'étaient arrêtés. Orion manqua de jurer sous la main de Fantine : il n'avait pas refermé la plaque d'accès au système de verrouillage de la porte. La patrouille savait donc que quelqu'un était passé par là. Ils entendirent les miliciens s'échanger des instructions, et il leur sembla comprendre que deux d'entre eux partaient faire une ronde aux alentours tandis qu'un dernier restait attendre à cet endroit afin de vérifier que personne n'allait "revenir sur les lieux du crime".
Après quelques secondes d'attente, Fantine abaissa sa main. Les yeux d'Orion s'étaient habitués à la pénombre et il pouvait désormais voir qu'ils étaient dans une espèce de remise... ou alors une salle remplie de serveurs... allez savoir. Le doux ronronnement des machines qui étaient entreposées là contrastait avec l'adrénaline qui parcourait toujours les veines du jeune homme. Sa respiration s'était cependant apaisée. Ils entendirent le milicien posté à quelques mètres tousser. Fantine regardait la porte, apparemment toujours concentrée à détecter les bruits de l'autre côté.
« Dites donc, tout un stratagème juste pour vous retrouver seule dans un coin sombre avec moi... » murmura t-il.
Mais cela ne sembla pas détendre la jeune femme. Elle le regarda en faisant les gros yeux. Soit parce qu'elle était excédée de ses sous-entendus vaseux, soit parce qu'elle avait peur qu'on les entende. Mais de l'autre côté, le milicien ne bougeait pas. Il se mit même à siffloter.
La jeune femme tourna alors de nouveau la tête vers Orion.
« Maintenant vous allez me dire ce que vous faisiez exactement, et pourquoi je ne devrais rien dire aux autorités. » gronda t-elle.
Elle murmurait, mais le feu dans ses yeux, tout autant que ses sourcils froncés et son visage tendu lui montrait à quelle point elle était sérieuse.
Alors, Orion commença à raconter dans murmure que c'était pour un travail, un "à côté" comme il les appelait. Il lui expliqua qu'il avait besoin de ce travail, un besoin vital. Elle lui demanda pourquoi donc il pouvait tant en avoir besoin. Et il lui raconta alors sa tante. Sa maladie. Comment elle l'avait élevé, et comment il l'aimait comme une mère. Et surtout, comment il ne pouvait supporter qu'elle souffre de cette manière, et qu'il devait faire quelque chose.
Pendant tout ce temps, Fantine l'avait écouté attentivement. Il pouvait désormais voir chacun de ses traits fins et doux. Ils n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, et il avait une envie folle de rompre cette distance. Il aurait simplement eu à poser sa main sur la sienne... ce n'était l'histoire que d'un seul mouvement, léger... mais il n'osa pas. Il était à sa merci ; tel un cerf pris dans les phares d'une voiture.
A la fin de l'explication d'Orion, elle lui dit qu'elle comprenait, et qu'elle ne le dénoncerait pas. Que de toutes manières, elle n'avait jamais vraiment eu dans l'idée de le dénoncer.
Puis, un bruit se fit entendre de l'autre côté de la porte. Ils comprirent que les miliciens étaient revenus de leur ronde, et qu'ils étaient en train de repartir définitivement. La voie allait bientôt être libérée. Après avoir attendu quelques minutes, ils furent certains qu'ils pouvaient sortir. Elle allait abaisser la poignée lorsqu'Orion attrapa doucement son poignet. Ils se regardèrent un instant dans les yeux avant qu'il ne lui demande :
« Pourquoi est-ce que vous n'avez pas tout de suite appelé la milice quand vous m'avez trouvé ? Et pourquoi est-ce que vous m'avez caché ? »
Il sentait son cœur battre fort dans sa poitrine, mais cela n'avait plus rien à voir avec la peur de se faire attraper. Il ne s'en rendait pas compte, mais son regard s'était fait suppliant et... presque enfantin. De longues secondes s'écoulèrent, Orion avait l'impression que derrière les yeux de Fantine se déroulait une bataille. De quel genre ? Que voulait-elle lui dire qu'elle n'osait pas ?
C'est alors qu'elle se pencha vers lui, et à la plus grande stupéfaction d'Orion, elle l'embrassa.

C'est à ce moment-là que tout changea pour Orion. Depuis ce moment, sa vie avait eu une toute autre saveur, aussi délicieuse que l'étaient les moments passés avec Fantine. Depuis cette fameuse nuit, ils avaient entamé une relation. Interdite, certes, mais pour Orion, cela ne faisait que rajouter du charme à leur histoire. Lorsqu'il était avec elle, il oubliait sa rancœur et sa frustration de ne pas être mieux considéré dans la société de l'Arche. Il se sentait apaisé. Même sa tante avait remarqué le changement chez lui - mais elle n'avait réussi à lui tirer que l'un de ses éternels sourires en coin dès qu'elle lui posait la question.

Enfin ça, s'était avant, car leur idylle avait eu une fin plutôt brutale : ils avaient été dénoncés, puis arrêtés. Après cette arrestation, ils s'en étaient sortis avec un simple avertissement. Mais ils ne pouvaient continuer. S'ils continuaient et qu'ils se faisaient prendre, cela signifierait la mort pour lui...
Qu'à cela ne tienne, Orion n'allait pas se laisser abattre par si peu, mais lorsqu'il avait essayé de reprendre contact avec elle, Fantine l'avait complètement ignoré. Depuis, il vivait une torture chaque fois qu'il la voyait -pour le peu qu'il la voyait, et toujours de loin.
L'avertissement qu'ils avaient reçu semblait avoir révélé les véritables sentiments de la jeune femme, et Orion ne représentait donc rien pour elle. Qu'il était bête. Bien entendu qu'elle ne pouvait pas être avec lui, et encore moins l'aimer : il n'était qu'un inférieur alors qu'elle était supérieure. Elle avait simplement eu une phase - très certainement trépidante pour elle - pendant laquelle elle avait bafoué les sacrosaintes règles. Mais maintenant elle avait eu sa dose d'amusement, et la réalité lui était revenu de plein fouet. Maintenant, elle pouvait continuer sa vie telle qu'elle était sensée la vivre : devenir la plus importante des scientifiques du vaisseau, rencontrer quelqu'un de son rang, et être heureuse...
Lui, allait simplement tenter de retourner à sa vie d'avant.