Intrigue n°1 : attaques.

Orion était assis à une table de la salle de détente, celle qu'il affectionnait particulièrement car il pensait qu'elle lui portait chance - ce n'était pas qu'il était superstitieux, mais il avait quand même gagné de très bonnes mains à celle-ci... Alors s'il pouvait avoir une petite aide astrale ou divine ou que ne savait-il encore, il ne dirait pas non. Il allait entamer une deuxième partie lorsqu'il entendit la sonnerie forte et significative d'une annonce importante. Il s'arrêta donc de distribuer, et, cartes toujours en main, il se s'installa au fond de son siège.
Il n'en revenait pas. Les résistants, qui pour lui n'avait pas plus de réalité que les autres bruits de couloir, étaient en train de passer à l'action, et d'attaquer. Il ne savait pas pourquoi mais son pouls s'accéléra. Il se leva de sa chaise et s'assit légèrement sur la table, près à agir. Agir et faire quoi ? Ça il n'en avait pas la moindre idée... D'autant plus qu'avec les gardes qui gardaient les entrées de la salle de détente, il doutait fortement que les combats viennent jusqu'ici.

Alec avait prévu d'aller s'entrainer mais n'avait pas eu le temps de se préparer, il avait du se rendre au centre militaire pour s'équiper sans même chercher à en savoir plus. Tout le monde était sur le qui vive et il se rendit avec d'autres jusqu'à la salle commune là où se trouvait déjà pas mal de monde. De plus en plus de personnes arrivaient, espérant se mettre à l'abri. Alec avait été envoyé là avec une poignée d'autres militaires et gardes, tout le monde prenait place un peu partout dans le vaisseau, aux endroit stratégique ou pas. Le seul soucis c'est qu'il ne savait pas où se trouvait son épouse et là c'était un peu plus difficile à gérer, ne pas savoir si elle était à l'abri ou totalement exposé c'était limite.

"- Entrez là !"

Qu'il dit sans sourciller à une jeune femme qui semblait perdu et ne savait pas où aller. Il l'attrapa par le bras et se dépêcha de la faire entrer pour reprendre ensuite sa place.

Ronan ne prenait son service que dans plusieurs heures. Il venait de rendre visite à l'un de ses amis parce qu'il avait besoin de parler, de se confier et de discuter de la situation actuelle sans pouvoir tout confier, devant toujours jouer la comédie avec Emma. Avec cette dernière, ils essayaient toujours d'arranger les choses, mais rien n'était simple. Ronan n'arrivait pas à oublier sa culpabilité, sa peur. Il n'arrivait pas à passer à autre chose, mais il essayait. Alors qu'il se promenait dans l'Arche, avançant, perdu dans ses pensées, les hauts parleurs se mirent en marche signalant des attaques en cours. Il hésita un instant à rentrer chez lui, mais il était tout à côté de la salle de détente. S'il essayait de retourner chez lui, il se ferait sans doute attraper et ce n'était pas le moment. Il se pressa alors, remarquant au passage des visages connus et qu'il n'avait pas spécialement envie de voir.

Pour l'instant, il restait là, dans un coin sans bouger. S'ils avaient besoin d'aide, les miliciens qui n'étaient pas en service seraient appelés en renfort, mais pour l'instant, tout ce qui l'inquiétait était de savoir où se trouvait sa femme et son fils. Il les avait cherché du regard, mais ne les avait pas vu. Ils étaient sans doute en sécurité, chez eux, enfin, il l'espérait et essayait de s'en convaincre pour ne pas céder à la panique. Elle était déjà suffisamment présente dans cette pièce. Ces Résistants étaient vraiment prêts à tout et n'avaient plus peur de rien. Il n'y avait plus qu'une chose à faire : espérer qu'ils n'entreraient pas ici pour se battre, là où une grande majorité des habitants de l'Arche étaient réunis.

La journée avait été très éprouvante pour Fantine. Le travail lui avait demandé beaucoup d’énergie. Elle sortait d’une très longue réunion avec ses supérieurs et d’autres scientifiques et n’avait plus qu’une seule envie, rentrer dans ses appartements et se reposer. Mais avant cela, elle devait retrouver l’un de ses collègues dans la salle de détente. Elle devait lui déposer un dossier, pour qu’il puisse continuer le travail qu’ils avaient effectué un peu plus tôt dans la journée. Seulement, en arrivant près de cette fameuse salle, Fantine n’avait pu ignorer l’annonce qui était en train de raisonner dans les couloirs de l’Arche. Une attaque avait lieu et pour la sécurité des habitants de l’Arche, il fallait se barricader dans leurs appartements ou dans la salle de détente. Pas le temps de faire demi-tour pour aller s’enfermer chez elle, cela semblait urgent. Fantine avait alors suivit la foule en entrant dans la salle de détente, en espérant que l’attaque n’allait pas arriver jusqu’ici. À peine entrée dans la salle, la brune fit un tour d’horizon pour voir si ses proches étaient là, en sécurité. Elle avait rapidement aperçu Orion, mais elle ne voyait pas ses parents, elle n’avait aucune idée de l’endroit où ils se trouvaient, elle ne savaient pas s’ils étaient en danger ou non, mais elle ne pouvait plus sortir pour aller les rejoindre, elle n’avait plus qu’à espérer qu’ils franchissent la porte rapidement.

Sybil courrait en direction de la salle de détente. Elle avait entendu l'annonce alors qu'elle n'était plus très loin du couloir des Supérieurs, elle avait alors fait rapidement demi-tour, priant pour arriver à temps et être en sécurité. Elle ignorait ce que ces Résistants voulaient, n'ayant entendu parler de rien du tout. La jeune femme courrait, rejoignant alors une foule qui se dirigeait, comme elle, vers le seul lieu sûr de l'Arche à ce moment là. Et enfin, elle franchit les portes surveillées par des gardes et des militaires. L'ambiance était particulière. Les miliciens et les militaires étaient si nombreux, il était clair que le danger était important. La Résistance gagnait en puissance de jour en jour, c'était clair. Et elle faisait peur aux Gouverneurs, c'était certain également. Sybil entra alors, cherchant son père du regard, mais il n'était pas là ou ne semblait pas l'être dans cette foule compacte qui s'agrandissait de minute en minute. Il était sans doute chez lui, et elle priait pour qu'il y soit à l'abri, caché et épargné par ces monstres. En revanche, elle repéra l'une de ses amies, Fantine. Elle s'en approcha alors, bien qu'en ce moment leur relation était un peu tendue. Il était difficile de se faufiler entre les gens paniqués, mais elle avait réussi à force de bousculade et elle se retrouvait enfin devant Fantine. « Oh Fantine, tu vas bien ! » Ce n'était pas une question, juste une affirmation. « Tu n'as pas vu mon père ? » demanda-t-elle, inquiète. « Tu sais ce qui se passe ? Hormis ce qui est diffusé en boucle ? » peut-être avait-elle plus d'informations.